Le jour où Anita envoya tout balader de Katarina Bivald

Katarina Bivald, Le jour où Anita envoya tout balader, Denoël, Paris, 2016

le jour où anita envoya tout baladerVoici un roman rafraîchissant qui nous parle d’une femme à la fin de la trentaine qui décide de reprendre sa vie en main. Distrayant, parfois inspirant, une bonne lecture estivale !

Anita a 38 ans et est mère d’une jeune fille, Emma, en partance pour l’université. Elle travaille dans le petit supermarché du coin, sort souvent ses deux collègues devenues des amies au troquet du coin, et c’est à peu près tout. Sa vie tourne littéralement autour de sa fille. C’est pourquoi le jour du départ, elle se retrouve complètement démunie dans sa petite vie tranquille, sans éclat ni surprise. Elle se remémore alors les rêves qu’elle avait à 18 ans, avant de tomber enceinte : conduire une moto, acheter une maison et devenir indépendante. L’indépendance, elle l’a, même si elle est parfois difficile. Acheter une maison, ce n’est plus trop d’actualité et elle ne peut pas se le permettre. Conduire une moto… quelle idée saugrenue ! Et pourtant, sur un coup de tête et pour éviter de harceler sa fille au téléphone, elle prend rendez-vous à la moto-école et commence ses leçons auprès d’une charmant moniteur. Sa vie fade commence à prendre un peu de relief et le temps libre, trop libre, à se remplir un peu. De projets en idées farfelues, Anita se lance à corps perdu dans une vie qu’elle réaménage. Et, surpassant toutes ses attentes, elle tombe amoureuse. Ce n’est pas parce qu’on approche les 40 ans qu’on ne peut pas réinventer sa vie !

Vous l’aurez compris, il s’agit d’un bon roman feel-good comme on les aime, à l’image du précédent roman de Katarina Bivald, La bibliothèques des cœurs cabossés (publié chez Denoël en 2015). On passe un moment de détente auprès d’Anita, on l’encourage dans ses folles décisions, et on voudrait la remuer quand elle se laisse un peu trop abattre. En bref, Anita pourrait être une bonne copine !

Mais je dois l’avouer, j’ai mis du temps à entrer dans l’histoire. Parce qu’au début, il ne se passe pas grand chose, et en termes de grands changements dans la vie de l’héroïne, on ne peut pas dire non plus que ce soit transcendant. Je me suis ennuyée, et j’ai franchement peu accrochée avec Anita dans les premiers chapitres, un peu trop larmoyante et pathétique à mes yeux. Cela s’arrange ensuite, notamment grâce au personnage de Pia, la meilleure amie d’Anita, très atypique et acide, qui n’a pas la langue dans sa poche. Et les deux se lancent nombre de piques et de répartis qui mettent du mordant dans ce roman qui aurait paru très terne sinon.

L’auteur réussit à planter le décor d’une petite ville de Suède, de ses habitants et de leurs habitudes, le tout avec une plume plaisante. On a le droit au chef d’Anita au sein du petit supermarché qui donne l’impression de diriger une multinationale et fait sourire dans ses discours surfaits qui intéressent peu. Il y a aussi le chef du projet auquel Anita va participer, qui ne parle que de lui, donne des leçons mais est bien incapable d’intéresser la communauté à son projet ; ou encore la représentante de la section de la Croix-Rouge du coin, très effacée qui peine à donner de la voix. Et puis il y a Lukas, le beau moniteur de conduite, très énigmatique, et qui permet des situations qui prêtent à sourire.

Evoluer dans une petite communauté n’est pas si évident pour Anita qui aime peu le regard curieux des autres. Et sa décision de pimenter sa vie ne va pas arranger les choses… Et c’est en cela que le roman est sympathique : on s’attache facilement à Anita parce qu’on se reconnaît un peu en elle. On a tous ce souhait de changer de vie, de la pimenter, d’oser faire des choses un peu folles, et il est bien rare qu’on y succombe. Et si on suivait l’exemple d’Anita ? Parce que ce roman, comme tant d’autres, nous montre qu’il n’y a pas d’âge pour apprendre à conduire une moto, s’investir dans un projet impossible ou tomber amoureux. Qu’attendons-nous ?

Si ce roman ne transcende pas le genre et qu’il pourrait être un peu plus palpitant, les personnages et l’idée générale fonctionnent et en font un bon roman feel-good à savourer devant un bon cocktail en terrasse au soleil ou étendu sur une serviette à la plage !

Ma note : 4/5

Un commentaire Ajouter un commentaire

  1. anaverbaniablog dit :

    Toujours partante pour un feel good !

    J’aime

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