Le reste de leur vie de Jean-Paul Didierlaurent

Jean-Paul Didierlaurent, Le reste de leur vie, Au Diable Vauvert, Paris, 2016

le reste de leur vieJ’avais beaucoup entendu parler de Jean-Paul Didierlaurent et de son précédent roman, Le Liseur du 6h27, que je devrais lire d’ailleurs très prochainement. C’est donc très enthousiaste que j’ai ouvert son nouveau roman, Le reste de leur vie, à paraître le 2 mai prochain. Et je n’ai pas été déçue du voyage ! Un roman frais et plein d’optimisme, voilà ce que nous propose Jean-Paul Didierlaurent !

Manelle est aide à domicile et s’occupe des personnes âgées. Certaines ne sont pas faciles à vivre, mais il y a aussi Samuel, gentil octogénaire, qui considère Manelle comme la petite-fille qu’il n’a pas eu et qui lui cuisine un bon repas une fois par mois. Ambroise, lui, est thanatopracteur et s’occupe des corps des défunts. Ce n’est pas parce qu’il n’aime pas la vie, bien au contraire : c’est bien parce qu’il ne supporte pas de voir les vivants souffrir qu’il a décidé de mettre un peu de baume au cœur des personnes en deuil en rendant de la dignité aux corps des proches disparus. Il vit avec sa grand-mère, Beth, assez fantasque et se satisfait des petits plaisirs de la vie. Mais Samuel est malade, et sans vraiment le vouloir, il va permettre la rencontre de toutes ses personnes, au fil d’un voyage incongru en corbillard vers la Suisse, où le désir de vivre et d’aimer va se révéler de manière flamboyante.

Un roman magnifique qui nous rend optimiste et prêt à vivre notre vie pleinement, au gré des hasards et des rencontres incongrus. La rencontre de ces personnages, aux caractères bien trempés, est source de tous les possibles, et donne au voyage qu’ils entreprennent une flamboyance et une envie impérieuse de connaître la suite que je n’attendais pas à la lecture de ce roman. Parce que d’une certaine manière, l’auteur parvient à insuffler un certain « suspens » à son histoire, le lecteur se demandant à chaque instant comment va bien pouvoir se terminer cette histoire atypique. Et d’ailleurs, le dénouement n’est pas tout à fait celui qu’on attendait, car la mort peut parfois rapprocher les gens, les réparer et permettre des réconciliations qu’on pensait impossibles.

L’auteur nous propose un roman extrêmement bien écrit, qui nous permet de glisser sur les mots avec une facilité déconcertante. La construction du roman appelle cette vitesse de lecture, les chapitres courts lui donnent du dynamisme. On enchaîne les chapitres, attendant que tous ces personnages si attachants, si pleins de vie, se rencontrent enfin.

Au départ, j’ai été quelque peu déconcerté par le métier d’Ambroise, comme la majorité des personnes qu’il rencontre par ailleurs, ce qui nous permet une bonne compréhension des sentiments du personnage. Un chapitre, en début d’ouvrage, m’a donné quelques hauts le cœur quand il nous est expliqué toutes les opérations effectuées sur le corps du défunt. Mais ensuite, on comprend pourquoi l’auteur fait cela, le but étant de comprendre que tout le processus n’est pas macabre mais est fait pour accompagner les proches du défunt. C’est finalement un métier qu’on connaît peu, qu’on n’envisage pas, et qui est finalement plein d’humanité et de vie. Et je suis ravie d’avoir fait cette découverte à la lecture de ce roman ! Dons ne vous arrêtez pas aux préjugés que vous pourriez avoir, ce roman mérite vraiment le détour.

J’ai littéralement dévoré ce roman, un très beau conte moderne qu’on referme plus optimiste qu’en le commençant, une ode à la vie, un roman qui fait du bien, qui se lit tout seul et qui nous donne envie de rencontrer Beth et Samuel, Manelle et Ambroise. A lire de toute urgence !

Ma note : 5/5

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